Chaque saison, les tempêtes tropicales sont baptisées de noms qui utilisent presque tout l’alphabet, à l’exception des lettres Q, U, X, Y et Z. En 2020, année record qui comptait 30 tempêtes dument nommées, il a fallu utiliser en plus les six premières lettres de l'alphabet grec1. Chaque fois qu'une de ces tempêtes atteint une vitesse de 117 km/h, elle est classée dans la catégorie des ouragans, et cause de nombreux ravages avec le vent et l'eau lorsqu'elle touche terre.
Les causes d’un ouragan
Les ouragans sévissent depuis la nuit des temps. En fait, les chercheurs ont recensé des ouragans qui remontent à 5 000 ans2. Ce puissant phénomène météorologique, qui débute souvent par une onde tropicale, prend de l'ampleur à mesure qu'il se déplace vers l'ouest à travers les tropiques, absorbant l'eau chaude de l'océan sur son passage. Une zone de basse pression se forme en dessous, provoquant un afflux d'air qui se refroidit et forme des nuages et des orages. Lorsque l'eau se condense dans les nuages, elle forme des gouttelettes et libère davantage de chaleur pour alimenter l'orage. Ces tempêtes peuvent être extrêmement puissantes et « les vents violents peuvent générer environ la moitié de la capacité de production d'électricité du monde entier ».3
Les conséquences des changements climatiques sur les ouragans
Une eau plus chaude est l'un des ingrédients clés d'un ouragan. Et nos océans se réchauffent manifestement. Selon un rapport des Nations Unies, « l'océan a absorbé environ 90 % de la chaleur générée par l'augmentation des émissions »4, ce qui provoque son réchauffement. Des études commencent à montrer que l'activité intense actuelle des ouragans n'est pas due aux variations climatiques normales et que « la dernière augmentation de la proportion d'ouragans de l'Atlantique Nord subissant une intensification rapide est un peu trop importante pour être expliquée par la seule variabilité naturelle. Ce pourrait être le début de la détection de l’incidence des changements climatiques sur les ouragans »5.
L'impact des ouragans sur la population canadienne
En général, lorsque les ouragans traversent l'Atlantique Nord et touchent terre au Canada, ils sont considérés comme étant en transition extratropicale. De toute évidence, les provinces de l'Atlantique sont plus vulnérables, mais il ne faut pas oublier que l'ouragan Hazel de 1954 « a pris la vie de 81 personnes à Toronto, a fait 4 000 sans-abris et a causé des dommages s’élevant à 137 552 400 $ CA (1 299 967 047 $ CA en 2018) ».6 Comme l'ouragan Hazel, les ouragans au Canada sont considérés comme extratropicaux ou en transition, mais ils n'en sont pas moins dévastateurs. L'ouragan Fiona de 2022 a fait la une de l'actualité internationale : « Certaines parties de trois provinces ont subi des pluies torrentielles et des vents atteignant 160 km/h, des arbres et des lignes électriques ont été abattus et des maisons ont été emportées par la mer. »7 En 2003, l'ouragan Juan a détruit 90 % de la forêt mature du parc Point Pleasant d'Halifax. Les rafales de vent et les inondations dues à des précipitations extrêmes font coup double dans les provinces de l’Atlantique exposées à l'océan.
Les coûts financiers et humains des ouragans au Canada
Il suffit de se rappeler l'ouragan Fiona de 2022 pour se faire une idée des coûts vertigineux engendrés par ces phénomènes. Les dégâts ont été estimés à plus de 800 M$ en dommages assurés8. Une étude, qui a pris en compte les coûts associés aux dommages assurés et non assurés, aux pertes d'emplois et de salaires, aux dommages causés aux infrastructures, aux sinistres liés aux entreprises auxiliaires, aux retards de vols, aux frais médicaux et à d'autres facteurs, a estimé que la facture finale pourrait s'élever entre 2 et 4 G$8. Les coûts humains sont encore plus dévastateurs. Au moment de l'ouragan, trois personnes ont perdu la vie, dont une a été emportée par la mer8. Au plus fort de la tempête, près des trois quarts de la Nouvelle-Écosse étaient privés d'électricité. Après la tempête, 284 400 foyers sont restés sans électricité en Nouvelle-Écosse, dans l'Île-du-Prince-Édouard et au Nouveau-Brunswick9, et nombre d'entre eux n'ont retrouvé le courant que plusieurs semaines plus tard.
Que pouvez-vous faire?
Les ouragans sont des événements inévitables chaque année. Bien que le Canada ne soit pas touché par toutes les saisons d’ouragans, il reste tout de même assez vulnérable, surtout dans les régions de l’Atlantique. Quelle que soit la puissance de ces monstres météorologiques, vous pouvez assurer votre sécurité et celle de votre maison. Pour en savoir plus, lisez nos articles intitulés « À l’abri de la tempête — réduire au minimum les dommages causés à votre maison par les ouragans » et « À l’abri de la tempête — se protéger lorsqu’un ouragan touche terre ».
1 Noms des ouragans dans la mer des Caraïbes, le golfe du Mexique et l’Atlantique Nord (wmo.int)*
2 Premier recensement des ouragans sur 5 000 ans | Live Science*
3 Comment se forment les ouragans? (noaa.gov)*
4 Les effets du changement climatique sur les océans | Nations Unies
5 Une force de la nature : les ouragans dans un climat en plein changement — NASA Science*
6 16 octobre 1954 : l’ouragan Hazel frappe Toronto — The Weather Network*
7 Ouragan Fiona : le Canada frappé par un « phénomène extrême historique » (bbc.com)*
8 Dommages assurés de l’ouragan Fiona maintenant supérieurs à 800 M$ (ibc.ca)
* : sites en anglais seulement