À mesure que les feux de forêt s’intensifient, nous devons nous adapter
Les feux de forêt record de l’année dernière ont poussé des gens à fuir leur maison et ont envoyé des panaches de fumée nocive au-delà de nos frontières. Cette année, les Canadiens s'inquiètent vivement de ce qui les attend, alors que les experts nous conseillent de nous préparer à une nouvelle saison difficile.
Quatre Canadiens sur cinq ont déclaré dans un sondage d'opinion national pour Aviva Canada (février 2024) qu'ils étaient préoccupés par la saison des feux de forêt de 2024, même si la plupart d’entre eux (66 %) ne savent pas où s'adresser pour connaître le niveau de risque dans leur région. Le sondage a également révélé qu'un tiers des Canadiens ne sont pas sûrs que leur maison soit bien protégée et manquent d'informations sur la façon d'atténuer les feux.
Compte tenu des feux de l’année dernière qui continuent de brûler, dont environ 90 en Colombie-Britannique et 60 en Alberta, les experts affirment que la saison de 2024 pourrait représenter une autre année record et désastreuse.
Préparation aux feux de forêt au Canada
Les Canadiens doivent être préparés. Et nous devons tous nous entraider – dans les secteurs public et privé – pour les aider à y parvenir.
« À mesure que les années passent, aucune région du Canada n’est à l’abri du risque de feu de forêt. De nombreux Canadiens ne savent s’ils peuvent faire quelque chose pour assurer leur protection », a déclaré Susan Penwarden, directrice générale, Assurance des particuliers, Aviva Canada. Il existe de nombreuses mesures pratiques, sans frais ou à faible coût, que les propriétaires peuvent prendre dès aujourd'hui pour protéger leur maison et leur collectivité contre la menace croissante des feux de forêt. »
À l'approche d'une nouvelle saison dangereuse, nettoyez tout ce qui est inflammable à proximité de votre maison et qui pourrait être enflammé par les braises soufflées par les incendies. Entreposez les meubles combustibles, le bois de chauffage et les bouteilles de propane loin de votre propriété. Il est également essentiel de se tenir au courant des derniers bulletins météorologiques de votre région, du risque d'incendie, y compris des interdictions de faire des feux en plein air, et de rester attentif aux avertissements des responsables de la sécurité.
Des études ont montré que la gestion des structures et de la végétation, comme le ratissage des feuilles, peut réduire de 75 % le risque de feu de forêt pour le Canadien moyen.
D’autres conseils aux consommateurs figurent en ligne à l’adresse https://www.aviva.ca/fr/outils/conseils-pour-se-preparer-aux-feux-de-foret/ et sur la page d’accueil - Intelli-feu Canada (intellifeucanada.ca).
Politique publique pour prévenir les feux de forêt
Les mesures prises par tous les citoyens sont importantes, mais elles doivent être soutenues par une politique publique.
Lorsque nous nous entraidons pour mettre en œuvre les changements importants afin de protéger les Canadiens, nous en sortons tous gagnants.
Au niveau municipal, les communautés, notamment les communautés nordiques et autochtones situées dans des zones à haut risque (comme indiqué par les provinces et les territoires) doivent élaborer des plans de prévention et d’atténuation des feux de forêt. Toutes les communautés, pas seulement celles qui sont à risque, devraient effectuer une évaluation Intelli-feu pour mieux comprendre leur risque et être mieux préparées à agir pour se protéger.
Au niveau fédéral, le Canada doit débloquer d'urgence des fonds supplémentaires pour le Fonds d'atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes, afin de protéger en premier lieu les personnes et les infrastructures les plus exposées aux inondations, aux feux de forêt, à la chaleur et à d'autres phénomènes météorologiques extrêmes.
À tous les niveaux, nous devons mieux gérer ces catastrophes naturelles lorsqu'elles surviennent, notamment en améliorant la préparation aux situations d'urgence, la production de données et la communication. Les inondations et les feux de forêt survenus en 2021 et 2022 ont mis en évidence des lacunes alarmantes dans le système de gestion des urgences du Canada.
De même, de solides mécanismes de gestion des urgences tenant compte du climat sont essentiels pour renforcer la résilience climatique à tous les niveaux. Nous devons également accélérer la mise en place d'une stratégie de reprise nationale qui fixe des délais plus courts pour permettre aux personnes déplacées de rentrer chez elles ou de se réinstaller après la survenue de catastrophes liées aux changements climatiques.
Accent sur la résilience climatique pour la prévention des feux
Enfin, nous devons mettre en place des constructions adaptées au climat. Cela signifie qu’il faut accorder la priorité à la résilience climatique dans la planification et les dépenses d’infrastructure. Pour renforcer la protection, nous devons accélérer l’intégration d’urgence, hors cycle, des considérations sur la résilience aux changements climatiques dans les codes de construction d’ici 2026, la date cible fixée par le gouvernement fédéral.
La recherche est claire : selon l’Institut climatique canadien, pour chaque dollar dépensé sur des mesures d’adaptation aujourd’hui, 13 $ à 15 $ seront récupérés dans les années suivantes en bénéfices directs et indirects1. À long terme, assurer la résilience des infrastructures face aux changements climatiques profitera à la population et à l’économie.
Les feux de forêt sont bien plus qu'un simple traumatisme émotionnel et une perte tragique de maisons et de souvenirs familiaux. Ils représentent une situation de vie ou de mort pour les Canadiens et ont une incidence sur leur santé. La sensibilisation et l'action peuvent réduire les risques. À l'approche de l'été, il est temps pour nous d'agir.
