Beaucoup d’entreprises de camionnage ont de la difficulté à dénicher des conducteurs expérimentés et qualifiés. Le maché de l’emploi étant actuellement ce qu’il est (il manque de candidat dans tous les domaines!); plusieurs entreprises n’y parviennent même tout simplement pas.
Tout cela arrive à un bien mauvais moment, puisque la demande pour les conducteurs expérimentés n’a jamais été aussi forte. Selon Angela Splinter, chef de la direction de Trucking HR Canada, les deux dernières années ont été à ce chapitre particulièrement difficiles pour les entreprises.
« Au cours du troisième trimestre 2022, le taux de chômage chez les camionneurs a diminué de plus de moitié pour atteindre 2,1 % par rapport à la même période en 2021. Les postes affichés pour recruter des camionneurs restent vacants plus longtemps. En 2021, le pourcentage de ceux qui ont été affichés pendant plus de 90 jours est passé de 18 %, au début de l’année, à 40 % à la fin », selon ce qu’elle a écrit sur le site Trucking HR Canada (en anglais seulement).
Les compagnies de transport/services logistiques n’ont maintenant d’autre choix que d’embaucher des conducteurs ayant peu ou pas d’expérience. Des conducteurs qui, souvent, sortent à peine de l’école de conduite lorsqu’ils sont embauchés. Cela pose problème, car la plupart des compagnies d’assurance refusent d’assurer les nouveaux camionneurs.
L’équipe des Solutions de gestion des risques d’Aviva Canada a élaboré un plan en cinq étapes faciles pour aider les entreprises de camionnage à mettre sur pied leurs propres programmes de formation et de mentorat destinés aux nouveaux conducteurs qu’elles recrutent. Une fois en place, ces programmes permettent d’ailleurs aux entreprises d’avoir avec les rédacteurs production des conversations qui sont plus fructueuses en matière d’assurance.
Étape 1 | Processus d’embauche du conducteur
Vérification à effectuer/Documents à consigner au dossier :
- les antécédents d’emploi des trois dernières années (portez attention aux périodes sans emploi!);
- la liste de tous les accidents et de toutes les infractions au Code de la route;
- une copie du permis de conduire;
- le dossier de conduite (délivré par un organisme gouvernemental);
- le certificat d’immatriculation d’utilisateur de véhicule utilitaire (délivré au plus 30 jours avant la date du début de l’emploi);
- la vérification des antécédents criminels;
- le dossier complet des antécédents de conduite (DQS);
- la lettre d’attestation de réussite du cours de conduite (émise par l’école de conduite);
- l’épreuve de conduite sur route, l’inspection de sécurité, l’inspection du système de frein pneumatique. Savoir comment attacher/détacher une remorque (camions articulés).
Étape 2 | Formation, mentorat et encadrement du conducteur
Il importe de jumeler chaque nouveau conducteur de l’entreprise à un mentor compétent travaillant pour le compte de celle-ci. En plus d’avoir un dossier de conduite sans tache, ce mentor devra être capable de communiquer efficacement au sujet de l’ensemble des fonctions du conducteur et des procédures à suivre. Il lui faudra bien connaître les politiques de l’entreprise, les besoins des clients ainsi que la réglementation régissant l’industrie du camionnage.
Le mentorat peut aider les nouveaux conducteurs à améliorer leurs compétences de conduite et à acquérir la confiance nécessaire.
Pendant les trois premiers mois du programme de formation et de mentorat
- Effectuer à bord du camion des trajets approuvés par l’entreprise (apprentissage du travail/acquisition des compétences supplémentaires propres à l’entreprise). L’employeur déterminera la durée de cette partie de la formation.
- Suivre le nouveau conducteur dans un autre camion (lorsque possible), afin de l’aider en cas de besoin.
- Effectuer un déplacement longue distance, en équipe (le nouvel employé prenant le volant pendant le jour).
- Analyser le travail effectué en solo (le mentor fournit de la rétroaction, notamment grâce aux données télématiques recueillies).
Après le programme de trois mois :
- Passer en revue avec le conducteur les observations faites au préalable; déterminer les prochaines étapes, y compris la tenue d’une éventuelle formation complémentaire.
- Analyser les données télématiques (vitesse, freinages brusques, heures de conduite, etc.).
- Analyser, puis échanger au sujet des critiques formulées au préalable (observez avec attention la manière dont le conducteur réagit aux consignes).
- Analyser les infractions commises au titre des recommandations formulées/des valeurs prônées par la Commercial Vehicle Safety Alliance (CVSA).
- Examiner les dommages! Qu’ils soient mineurs ou majeurs, des dommages fréquents sont le signe d’un problème qui doit être résolu immédiatement.
- Observer le comportement du conducteur. Évaluez son niveau de stress dans un contexte d’apprentissage ainsi que sa capacité à gérer ses priorités. Remarque : prenez votre temps pour réfléchir à ces aspects. Imaginez-vous être à la place du conducteur!
Étape 3 | Évaluation du conducteur après 6 mois de mentorat
Cette étape doit inclure l’analyse de tous les éléments du programme de formation et de mentorat d’une durée de trois mois, à laquelle il faut ajouter une inspection mécanique du véhicule ainsi que l’examen du dossier de conduite (véhicule(s) personnel(s) et utilitaire(s)).
Toutes les préoccupations, les infractions et tous les incidents − y compris les accidents évités de justesse et les collisions − doivent être compilés, documentés et consignés au dossier de l’employé.
Étape 4 | Évaluation du conducteur après 9 mois de mentorat
Cette étape peut prendre la forme d’une analyse interne de tous les éléments examinés précédemment, incluant : les données télématiques, les infractions, les plaintes, les incidents, les accidents évités de justesse et les collisions. Cette analyse permet de s’assurer que les compétences des conducteurs sont conformes aux normes établies en matière de camionnage. À cette étape, des mesures correctives ou un accompagnement peuvent être nécessaires.
Les conclusions de cette analyse doivent être documentées et consignées au dossier de l’employé
Étape 5 | Évaluation annuelle
La dernière étape consiste à évaluer le conducteur sur la base des mêmes normes et éléments que lors des évaluations à la fin des 3e, 6e et 9e mois. Il faudra donc en outre :
- demander une copie, à jour, du dossier de conduite;
- mener une dernière évaluation, en cabine;
- compiler les infractions et les accidents;
- analyser les données télématiques;
- mener des inspections fondées sur les critères établis par la CVSA (infractions commises, comptabilisation des inspections réussies/échouées);
- examiner avec le répartiteur tout nouvel incident de conduite, ou obtenir de la rétroaction de la part de celui-ci;
- consulter l’équipe d’entretien de la flotte de camions;
- examiner le comportement et l’état psychologique du conducteur.
Le conducteur, le mentor, le responsable de la sécurité, le responsable de la répartition ainsi que le chef de la direction de l’entreprise doivent approuver le programme de formation. Ce programme devra en outre clairement déterminer quel type de véhicules et d’équipement le conducteur sera autorisé à utiliser et préciser son niveau d’expérience.
Programme de formation et de mentorat pour nouveaux conducteurs : une preuve de plus que le transporteur est un bon partenaire d’affaires!
Lorsqu’un transporteur élabore et maintient un programme de formation et de mentorat destiné aux nouveaux conducteurs en tenant compte des cinq étapes décrites précédemment, il fait preuve de diligence à l’égard des assureurs et indique que l’entreprise accorde la priorité à la sécurité.
Apprenez-en davantage sur les programmes de mentorat pour nouveaux conducteurs
Si vous souhaitez vous aussi mettre sur pied un programme de formation et de mentorat à l’intention des nouveaux conducteurs dans votre entreprise, contactez un des spécialistes des parcs automobiles d’entreprise d’Aviva. Ils se feront un plaisir de vous aider!
Source :
Site Trucking HR Canada (en anglais seulement).
